Après La station finale, DO MY BEST propose une aventure narrative dans laquelle les livres sont explorés : nous la découvrons dans la critique de The Bookwalker : Thief of Tales.
Étienne Quist est désespéré : le célèbre écrivain a été condamné aux menottes pour trente ans à cause d'un crime innommable. Incapable d'écrire, il décide d'accepter les missions d'un mystérieux patron criminel qui lui demande d'aller à l'intérieur de six livres, en tant que biblionaire, pour récupérer des objets puissants et mystérieux. Les prémisses narratives qui sous-tendent le dernier jeu vidéo de DO MY BEST, édité par tinyBuild sur les plateformes PlayStation et Xbox ancienne et nouvelle génération et sur PC (cette dernière étant la version que nous avons testée), sont pour le moins fascinants et tiennent bien la route tout au long de l'aventure.
Dans le genreaventure narrativeCependant, The Bookwalker : Thief of Tales propose également des combats au tour par tour, qui s'avèrent à la longue beaucoup trop simples et peu mémorables, et se révèlent quelque peu répétitifs dans la construction des objets et dans les manières d'explorer les scénarios, qui sont tous différents. Malgré ces défauts, il s'agit dans l'ensemble d'un excellent produit, capable de retenir l'attention du joueur jusqu'au bout, pendant les quelque six heures nécessaires pour achever l'odyssée livresque d'Étienne.
Nous te racontons les aventures du biblionaire Étienne Quist dans notre… critique de La marcheuse de livres : voleuse de contes..
Six romans, six mondes différents
Nous avons dit que l'écrivain Étienne Quist est empêché de poursuivre sa brillante carrière littéraire par les menottes que lui impose la police de l'édition : au cours de la… histoire, nous en apprenons plus sur Étienne et son crime, mais malheureusement, le contexte général du monde fantastique dans lequel se déroule The Bookwalker : Thief of Tales n'est jamais complètement clarifié. Et c'est dommage, car le peu que l'on peut voir de la trame narrative de l'aventure semble en effet très intéressant : il s'agit apparemment d'un… monde dystopique et totalitaire, dans lequel les écrivains sont dotés de pouvoirs dépassant l'imagination, et où la frontière entre la réalité et la fiction peut être brouillée jusqu'à disparaître.
La révocation de la licence d'écrivain implique le retrait des livres d'Étienne du commerce. Désespéré, le protagoniste aimerait au moins se débarrasser des entraves encombrantes qui l'empêchent d'écrire : c'est pourquoi il accepte le… dangereuses missions qui le mèneront à travers six romans différents, rejoint par Roderick, un mystérieux assistant enfermé dans une petite cage. Roderick peut être utilisé pour obtenir des conseils sur la façon de procéder, si le joueur se trouve en difficulté : cependant, dans l'ensemble, l'exploration et la résolution d'énigmes dans The Bookwalker : Thief of Tales s'avèrent être une entreprise plutôt simple et logiquement bien structurée, et il n'est pas nécessaire d'avoir recours à des conseils supplémentaires. L'inconvénient est qu'au bout de quelques heures, tu as un aperçu clair des intrigues de DO MY BEST et un certain sentiment de répétitivité s'installe. L'alternance des scénarios parvient toutefois à tenir le joueur en haleine, avec un excellent rythme (chaque livre peut être terminé en une heure environ) et une bonne dose de différenciation entre les situations présentées.
La véritable naïveté ne manque pas : dans certains cas, Étienne sait des choses qu'il ne devrait pas (encore) savoir, parce qu'il n'a pas interagi avec tel objet ou appris l'information d'un personnage du scénario ; par ailleurs, une simple question pourrait remettre en cause les fondements mêmes de l'aventure : pourquoi diable Étienne Quiest ne lit-il pas les livres qu'on lui donne à l'avance, afin d'être au courant des développements de l'aventure et des risques qu'il va trouver au sein des différents romans ? Outre ces perplexités, l'intrigue présente quelques aperçus fascinants et un rebondissement final agréable et surprenant, mais certains personnages – en premier lieu l'énigmatique Amanda – auraient peut-être mérité une étude plus approfondie.
Sur et hors des pages
Les aventures d'Étienne se déroulent dans lealternance entre réalité et fiction. Pour donner un exemple, dans le cadre d'introduction (dont une démo est disponible), le roman ‘A Drop of Infinity' de Jonathan Bowers, il y a des murs qui tombent et que l'on pourrait abattre d'un coup de masse bien ciblé. Le protagoniste a alors l'idée de demander à son voisin de lui prêter l'outil nécessaire : tu retournes dans l'immeuble miteux d'Étienne, tu frappes à la porte dudit voisin, tu récupères la masse et tu replonges dans le livre, parvenant ainsi à résoudre le problème des murs à la dure.
C'est une mécanique très intéressante, bien qu'exploitée à quelques occasions (environ une par livre exploré). Pour le reste, on explore successivement les différentes “pièces” dont est composé chaque décor – représenté en perspective isométrique – et on reste bouche bée devant le… artistique de DO MY BEST, capable d'encapsuler l'esprit de chaque roman représenté dans de magnifiques dioramas. Prisons, déserts, centrales électriques et écoles de magie en décomposition se révèlent tous bien caractérisés et pleins de vie, faisant de l'exploration à la recherche d'objets et de composants clés pour construire des pieds-de-biche, des pioches et des cutters un plaisir, afin que nous puissions résoudre des énigmes (généralement assez simples) et trouver des objets supplémentaires pour nous aider au combat. Malheureusement, les outils susmentionnés ont tendance à se répéter, tout comme les solutions à adopter pour continuer, mais la durée somme toute courte de The Bookwalker : Thief of Tales permet d'éviter un sentiment d'ennui excessif qui aurait pu être ressenti en quelques heures d'aventure supplémentaires. Heureusement, c'est l'alternance des scénarios eux-mêmes qui occupe le devant de la scène, grâce à des dialogues intéressants avec les personnages des six romans explorés par le Bookwalker.
Le point faible de la structure de jeu créée par DO MY BEST sont sans aucun doute les… combats. Articulé en tours, une indication du coup que fera chaque ennemi au prochain tour est visible au-dessus de chacun d'eux : cela donne d'excellentes possibilités stratégiques, mais simplifie à l'excès l'approche des affrontements. L'idée de débloquer des compétences après la “résolution” de chaque livre est excellente, mais les affrontements sont malheureusement trop simplifiés et répétitifs, manquant d'étincelle et se jouant sur l'alternance des coups en fonction de la disponibilité (et de la dépense relative) de l'encre vive, ressource indispensable à tout bon biblionaire. Au départ, seuls trois coups sont disponibles : Déchirer, une attaque puissante visant un seul ennemi, Assimiler, une attaque faible qui vous permet néanmoins d'absorber une grande quantité d'encre de votre adversaire et, enfin, Étourdir, un coup gourmand en encre qui vous permet de bloquer l'action suivante de tous les ennemis. Dans l'ensemble, les combats sont beaucoup trop simples, et le design des ennemis ne parvient pas à se démarquer dans le tableau.
Si le direction artistique présente des sommets d'excellence dans le compartiment visuel, il n'en va pas de même du côté sonore : The Bookwalker : Thief of Tales propose un accompagnement certes fonctionnel, mais loin d'être inoubliable, et nous avons trouvé la bande-son beaucoup trop faible et en arrière-plan. Nous recommandons l'utilisation d'un casque pour mieux apprécier les effets sonores souvent assez subtils et discrets qui “colorent” l'expérience de jeu. Il n'y a pas de doublage des dialogues, bien qu'il y ait une traduction de ceux-ci en anglais. Langue italienneAprès quelques dérapages et ingénuités, nous l'avons trouvé d'une qualité convenable. Nous notons un compartiment technique impeccable : aucun bug, plantage de système ou pépin n'a entaché notre aventure, qui s'est déroulée sans encombre.
Conclusions
Version testée PC Windows
Livraison numérique
Vapeur
The Bookwalker : Thief of Tales présente une excellente idée de base et est généralement bien exécuté dans ses différentes parties. DO MY BEST se confirme comme une équipe à suivre, et il semble parfois incroyable que le jeu vidéo mettant en scène Étienne ait été développé par une équipe de seulement quatre personnes. Tout comme le biblionaire se laisse aspirer par les différents livres dans lesquels il doit s'aventurer, il est difficile de quitter l'aventure avant sa conclusion, tant elle est prenante et invitante dans ses intrigues et ses mystères. Les aspects narratifs et exploratoires l'emportent certainement, tandis que le combat est certainement le point faible de l'expérience. Nous aurions apprécié une exploration plus approfondie de certains éléments de l'intrigue qui, à notre avis, n'ont pas été suffisamment exploités, mais nous recommandons sans réserve The Bookwalker : Thief of Tales à ceux qui souhaitent vivre une série d'aventures livresques qui réinterprètent les mythes et les grands classiques littéraires sous un jour différent.
PRO
- Intrigue
- Bonne construction des différents livres.
- Visuellement réussi
CONTRE
- Bande son loin d'être inoubliable
- Combats plutôt répétitifs